Nord-Kivu: La « bonne » promesse de l’armée au sujet de la protection et sécurité des femmes journalistes en territoire de Beni

12 mars 2022 Par cfj 0

L’armée s’est dite disposée à accompagner la femme journaliste dans l’exercice de son métier dans le secteur opérationnel Sokola I grand nord, en territoire de Beni. C’était au cours d’une séance d’une seance de plaidoyer entre les membres du noyau du Réseau des Journalistes d’Investigation autour des Agressions contre les Femmes (REJIAF-RDC) et le responsable de la Cellule de Communication et Information de l’armée. C’était autour du suivi du plaidoyer que le noyau du REJIAF Beni Territoire avait mené auprès de ce service de sécurité vendredi 24 décembre 2021.

En son office de travail, le porte-parole de l’armée dans le secteur opérationnel Sokola I grand Nord a réaffirmé son engagement et sa détermination de mettre en application les recommandations contenues dans la note de plaidoyer portant sur la sécurité des femmes journalistes, particulièrement lui faciliter l’accès aux sources d’informations sécuritaires.

D’emblée, l’équipe du REJIAF a fait un état des lieux de la situation et l’environnement professionnels de la  femme Journaliste dans le territoire de Beni. Sur base des exemples concrets des cas d’atteintes à la liberté, protection et sécurité de la femme journaliste, en particulier, et de tous les journalistes de la région en général,  le REJIAF à quel degré l’armée a une part de responsabilité dans la protection de la femme journaliste mais aussi des actions à prendre dans ce secteur sécuritaire en vue d’améliorer la situation des chevaliers de la plume.

En réaction, le porte-parole de l’armée a reformulé sa promesse et celle de sa hiérarchie à accompagner les femmes journalistes, surtout en leur facilitant la tâche et les protégeant sur le terrain ainsi que dans leurs diverses initiatives.

« Il faut toujours nous contacter pour que nous pussions vous accompagner dans toutes vos initiatives. Nous sommes engagées, nous l’armée, à faciliter la tâche aux femmes Journalistes. Nous devons tout faire pour y parvenir » a-t-il affirmé.

Le capitaine Antony mwalushay a néanmoins insisté sur la disponibilité de la femme journaliste à chaque fois qu’elle sera sollicitée à couvrir les faits sécuritaires, comme recommandé par le REJIAF. Mais aussi, d’éviter de se laisser hantée par la peur.

« La femme doit éviter la frousse, parce qu’elles elles sont rares ces femmes journalistes qui nous accompagnent sur le terrain. Cela veut dire qu’elles doivent se sentir disponibles et prêtes à tout moment pour faire le terrain avec nous « , a-t-il nuancé.

Là même, le Capitaine Antony Mwalushay a recommandé à l’équipe du REJIAF répertorier toutes les femmes journalistes qui sont disposés à faire membres de différentes plateformes numériques dont des réseaux sociaux et groupes whatsapp afin qu’elles soient tojours en contact avec des alertes à caractère sécuritaires.

Cet esprit de collaboration a été salué par le Collectif des Femmes Journalistes avec le Réseau des Journalistes d’Investigation autour des Agressions contre les Femmes en RDC.

Rappel sur les recommandations

Le problème a été présenté de manière claire auprès de cette instance de prise de décision en vue de solliciter l’implication de l’armée à améliorer la situation sécuritaire de la femme journaliste. En effet, le REJIAF a constaté que des femmes journalistes n’ont pas accès aux sources d’informations sécuritaires dans le territoire de Beni.

« Cette zone pourtant en pleines opérations attire beaucoup l’attention de la population qui veut être informée de ce qui s’y passe. Certaines sources d’informations sécuritaires officielles ne sont pas accessibles ou, des fois, refusent de parler aux journalistes. Cela décourage les femmes journalistes et joue négativement sur la qualité de leur travail et le professionnalisme dans le métier. Il y a aussi le problème de leur protection et sécurité sur le terrain, surtout quand il s’agit des sources au sein de l’armée où il y a aussi des intimidations de toutes sortes », révèle Edwige Ruhanga Fataki, point focal du REJIAF en territoire de Beni.

Sur la liste des actions attendues du Chef de la Cellule de Communication de l’armée à Beni, le REJIAF a recommandé de faciliter l’accès des femmes journalistes aux sources d’informations sécuritaires en renforçant la culture médiatique  au sein de l’armée mais aussi de constituer un annuaire des contacts des femmes journalistes de la zone et les associer aux différentes activités de communication de l’armée. Une autre recommandation était d’intégrer les femmes dans les forums sociaux et plateformes numériques où sont présentent et actives les différentes sources d’informations sécuritaires ;

« Nous avions aussi demandé au patron de la communication de l’armée dans le territoire de Beni d’être disposé à recevoir les femmes journalistes en vue de les orienter auprès des sources d’informations sécuritaires selon les cas. Mais aussi de contribuer, par des actions concrètes, au renforcement de la sécurité et protection des femmes journalistes de la région car elles font face aux atteintes à leur liberté et leur intégrité physique », ajoute Edwige Ruhanga Fataki.

Fred Mastaki

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