Clôture du Projet GLEA22 : des avancées majeures pour la santé sexuelle et reproductive au Nord-Kivu.

11 avril 2025 Par cfj 0

Le projet « Rapprocher la santé sexuelle et reproductive aux populations vulnérables » se clôture sur une note de satisfaction dans les zones de santé de Beni, Butembo et Vuhovi. Mis en œuvre par le consortium CFJ-FEPSI-PPSSP, cette intervention a marqué une avancée significative pour les droits et la santé des femmes et des jeunes dans ces entités. En dépit d’un contexte sécuritaire extrêmement difficile, cette initiative a permis d’améliorer l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de sensibiliser des milliers de jeunes et de renforcer les capacités des acteurs locaux.

Un impact significatif sur la jeunesse et la communauté

Grâce à ce projet, plus de 800 jeunes adolescents et adolescentes, ont bénéficié d’un accompagnement à travers trois points d’écoute dédiés implantés dans les centres de santé de Makasi, Kahondo et Musenda. Ces points ont permis une prise en charge médicale, psychologique et sociale des jeunes confrontés à des questions de SSR et à des violences sexuelles.

Le projet a aussi mis en place 10 espaces sûrs pour adolescents, où plus de 4000 jeunes ont été sensibilisés à la SSR et à la prévention des violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG). Un dispositif essentiel dans une région où les violences sont un fléau. « Nous avons constaté une réelle appropriation des espaces sûrs par les jeunes, avec un taux de participation dépassant largement nos attentes », souligne une animatrice du CFJ.

Des formations et des actions de plaidoyer renforcées

Dans le cadre du projet, 45 prestataires ont été formés pour encadrer les points d’écoute et 30 pairs éducateurs ont été outillés pour animer les espaces sûrs. Les résultats sont éloquents : plus de 140 séances de sensibilisation organisées en 22 mois

Un document de plaidoyer sur la SSR a été élaboré et présenté aux autorités locales et humanitaires du Nord-Kivu. Un effort salué par les acteurs communautaires : « Il est crucial que ces plaidoyers influencent les politiques publiques pour garantir la protection et les droits des femmes et des jeunes en matière de santé sexuelle et reproductive », a déclaré une autorité sanitaire locale.

Une large campagne médiatique et numérique

Le projet a également misé sur une vaste campagne de sensibilisation à travers les médias et les réseaux sociaux :

  • 48 émissions radiophoniques éducativesdiffusées en swahili et en kinande
  • 250 messages diffusés sur les réseaux sociaux, atteignant plus de 60 000 personnes
  • 2750 exemplaires du bulletin “Jinsia na Jamii”imprimés et distribués
  • 6 panneaux d’affichage installés dans les zones de santé cibles
  • 1700 dépliants et affiches éducatifs produits et distribués.

« Les retours des auditeurs ont montré un véritable intérêt pour ces émissions, qui ont permis de briser les tabous sur la santé sexuelle et reproductive », affirme Gentille Mugeni responsable du projet au sein du CFJ.

Rose Kahambu, Directrice du CFJ, exprime sa gratitude envers les partenaires FARMAMUNDI et l’agence Basque de Coopération au Développement (ABCD). Elle souligne l’importance de l’approche en consortium, qui a permis une complémentarité d’actions pour maximiser l’impact du projet. « Le travail en consortium a été un levier stratégique essentiel, car il a permis de combiner les forces et les expertises de chaque partenaire pour offrir des solutions adaptées aux défis rencontrés. Cela a véritablement renforcé l’efficacité de notre intervention et impacté positivement la vie de milliers de personnes dans ces zones vulnérables« , déclare-t-elle..

Des concours éducatifs pour impliquer la jeunesse

Afin d’impliquer les jeunes de manière dynamique, trois concours interscolaires et universitaires ont été organisés sur la SSR et la lutte contre les VSBG. Plus de 400 participants issus de 9 universités et 9 écoles secondaires ont pris part aux épreuves, incluant des exposés, des quiz et des prestations musicales.

« C’était une manière ludique et impactant d’amener les jeunes à s’intéresser à ces sujets essentiels mais peu discutés car souvent considérés comme tabou dans la communauté », témoigne un enseignant de l’Université officielle de Rwenzori.

Un modèle à pérenniser

Avec un taux de réalisation dépassant les objectifs fixés, ce projet se distingue comme une référence en matière de promotion des droits sexuels et reproductifs en contexte de crise humanitaire. « Ce projet a prouvé qu’avec des stratégies adaptées, nous pouvons réellement changer les choses, même dans des zones à fort défi sécuritaire », reconnait Machane Mayanza, l’une des agents terrain du CFJ. Les résultats obtenus soulignent l’urgence de pérenniser ces actions pour garantir un accès durable aux services de SSR aux populations vulnérables du Nord-Kivu.

Il est crucial de noter que, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), environ 60 247 cas de violences basées sur le genre ont été déclarés de janvier à juin 2022 en République démocratique du Congo, dont plus de 60% étaient des violences sexuelles. De plus, la Division provinciale de la Santé au Nord-Kivu a rapporté 208 décès maternels en 2023, attribués à la crise humanitaire en cours.

Ces statistiques alarmantes renforcent la nécessité de poursuivre et d’amplifier les initiatives telles que celles menées par Farmamundi et le CFJ, afin de protéger et d’améliorer la santé et les droits des femmes et des jeunes dans la région.

Jérémie Kyaswekera

Service de Communication CFJ

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