Butembo : Victime de l’extorsion de ses matériels, la journaliste Nadège Zawadi réclame justice
22 octobre 2021
Après avoir été victime d’une extorsion des biens de la part des inconnus, la journaliste Nadège Zawadi de la Radiotélévision Evangélique (REB Butembo) a approché le Collectif des Femmes Journalistes pour être représentée en justice afin d’être remise dans ses droits. La jeune journaliste, une vingtaine révolue, mentionne que cet acte a impacté négativement sur son travail, mais aussi, elle plaide que des actes de ce genre ne se reproduisent plus en l’endroit d’autres journalistes du milieu, encore plus en l’endroit des femmes journalistes. Elle réclame que justice soit faite en sa faveur.
Maître Nzanzu Kamuha, responsable de la Cellule Juridique du Réseau des Journalistes d’Investigation autour des Agressions contre les Femmes Journalistes, note que cette attitude est une surprise agréable.
« Dans la plupart de cas, les femmes journalistes victimes de différentes formes d’agressions en leur endroit préfèrent se taire au lieu de dénoncer leurs auteurs. Certaines victimes ne sont pas souvent prêtes à aller en justice. Il y en a même celles qui ne prennent pas le soin de tenter d’identifier leurs bourreaux ou même qui cherchent à les protéger…Celle-ci montre que les lignes commencent à bouger », explique-t-il.
La journaliste Nadège explique sa motivation à aller en justice par le fait ce cas n’est pas le premier pour elle.
« La fois dernière, j’avais été agressée par des bandits et je n’avais pas fait mention de ça. Mais pour cette fois, je ne veux pas que ce cas reste impuni. Parce que lorsqu’on reste muet face à cela, les auteurs trouvent encore du plaisir à continuer de perpétrer leurs actes et ainsi cela facilite-t-il l’impunité de ces actes », explique la jeune journaliste.
Les faits
Les événements se déroulent dans la soirée de jeudi 1er août 2021. La journaliste Nadège Zawadi rencontre un groupe de trois personnes, non autrement identifiés et qui étaient essentiellement des hommes. Ceux-ci s’approchent vers elle et du coup, l’un d’entre eux ravit le téléphone.
« Les trois hommes, bien que je ne sache les identifier précisément, roulaient à moto. Ils venaient de m’appeler peu avant au téléphone cherchant à savoir tantôt le lieu où il je me trouvais, tantôt l’heure à laquelle je devais quitter la rédaction », raconte Nadège Zawadi.
Après la consultation juridique, la Cellule Juridique du REJIAFJ a décidé d’accompagner la victime au parquet afin qu’elle dépose une plainte contre inconnu. Ladite plainte a été introduite au niveau de l’Auditorat Militaire détaché de Butembo le 27 août 2021.
« L’objectif reste le même, celui d’amener l’auditeur militaire à rechercher les auteurs de cet acte infractionnel. Le but c’est qu’ils répondent de leurs actes conforment à la loi…. », précise Maitre Nzanzu.
Il pense que les actes posés en l’endroit de cette femme journaliste sont qualifiables d’extorsion, celle-ci étant entendue comme le fait de se faire remettre ou obtenir à l’aide de la violence un bien appartenant à autrui. Les éléments constitutifs sont notamment, sur le plan légal, l’article 84 du code pénal livre II, sur le plan matériel, l’usage de la violence, la contrainte pour obtenir un bien appartenant à autrui et sur le plan moral, la conscience d’obtenir par la violence ce qu’aurait pu être donné par un consentement libre.
La Cellule Juridique est une structure mise en place par le Collectif des Femmes Journalistes dans le cadre de l’exécution du projet : « Pour la protection des femmes journalistes en République Démocratique du Congo », avec l’appui financier de l’UNESCO. Sa mission consiste à appuyer les noyaux du REJIAFJ en vue d’analyser les alertes des REJIAFJ et proposer des actions juridiques à mener, faire des consultations juridiques ou des conseils juridiques auprès des victimes (femmes journalistes attaquées ou agressées). En plus, cette cellule accompagne les victimes (femmes journalistes attaquées ou agressées qui en expriment la volonté) devant les instances judiciaires. Cette plainte a reçu un accusé de réception et que donc le dossier est déjà en justice.
REJIAFJ