Incursion des bandits armés au domicile de la journaliste Imani Julienne : pas de suite sur la plainte du REJIAFJ 

18 février 2022 Par cfj 0

Dans le cadre de sa mission première, le Réseau des Journalistes d’Investigation autour des Agressions contre les Femmes Journalistes (REJIAFJ) a décidé d’aller en justice contre les auteurs de l’incursion armée signalée en date du 25 janvier 2022.  Cette structure protégeant les femmes journalistes estime que cette atteinte pourrait impacter sur la victime dans diverses dimensions.

Nous sommes mercredi, le 26 janvier 2022, à 10 heures. Maître Nzanzu Kamuha, responsable de  la Cellule Juridique du REJIAFJ du Collectif des Femmes Journalistes se pointe à l’Auditorat Militaire détaché de Butembo. Il est porteur d’une farde contenant des dossiers.

« Je viens déposer la plainte de la journaliste Muhima Julienne de la Voix de l’UCG. C’est une plainte qui fait suite à l’incursion, chez elle, des bandits armés. Il faut qu’ils soient retrouvés et qu’ils paient de leurs actes », a expliqué Maitre Nzanzu.

Jérémie Kyaswekera, Coordonnateur du REJIAFJ, a indiqué que cette façon de faire est la meilleure pour faire face à la banalisation des atteintes aux journalistes, particulièrement les femmes.

« C’est notre travail de routine. Avec l’UNESCO, nous sommes engagés à lutter contre les agressions en l’endroit des femmes journalistes. Plus jamais aucun acte d’atteinte à l’intégrité physique, psychologique et économique des femmes journalistes ne passera inaperçu », a-t-il expliqué.

Rappel des faits

La nuit de mardi 25 à mercredi 26 janvier 2022, aux environs de  minuit, trois opérants nocturnes non identifiés et munis d’armes blanches, à savoir des machettes et pieds de buche communément appelés Kasuku avaient fait incursion dans le domicile de la journaliste Imani Julienne. C’est au numéro 75 de l’Avenue des Martyres au Centre Commercial de Butembo. Imani Julienne est journaliste et preste à la voix de l’Université Catholique du Graben.

« Nous estimons que ces bandits l’ont ciblée  au regard de sa profession de journaliste à la Voix de l’UCG. En fait, ils sont entrés jusque dans sa chambre à coucher après avoir cassé la porte. Ils disaient être à la recherche de la journaliste et de son époux », analyse Maître Nzanzu qui a fait une consultation juridique auprès ce cette victime..

Dans la plainte déposée auprès de l’Auditeur Militaire détaché de Butembo, Maître Nzanzu affirme que les actes posés par les auteurs de cette incursion sont qualifiables de destruction méchante, avec comme élément légal l’article 110 du code pénal livre II, l’élément moral étant le fait d’endommager un bien un bien d’autrui et l’élément moral étant cette volonté délibérée de détruire.

« L’objectif de cette plainte est d’amener l’Auditeur Militaire à faire son travail consistant à rechercher les auteurs de cet acte infractionnel pour qu’ils y  répondent conforment à la loi », explique le responsable de la Cellule Juridique du REJIAFJ.

La Cellule Juridique est une structure mise en place par  le Collectif des Femmes Journalistes dans le cadre de l’exécution du projet : « Pour la protection des femmes journalistes en République Démocratique du Congo », avec l’appui financier de l’UNESCO. Sa mission consiste à appuyer les noyaux du REJIAFJ en vue d’analyser les alertes des REJIAFJ et proposer des actions juridiques à mener, faire des consultations juridiques ou des conseils juridiques auprès des victimes (femmes journalistes attaquées ou agressées). En plus, cette cellule accompagne les victimes (femmes journalistes attaquées ou agressées qui  en expriment la volonté) devant les instances judiciaires.

Cette plainte a reçu un accusé de réception et que donc le dossier est déjà en justice.

Jérémie Kyaswekera

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